Du rond-point de la Victoire au Jardin de l’Etat, la Rue de Paris rassemble plusieurs monuments, maisons coloniales, et maisons créoles généralement très bien entretenues.
Elle est d'abord connue sous le nom de Grande rue en 1725, puis Rue Royale en 1777 et Rue Impériale en 1810. Ce n’est qu’en 1848, que la Rue de Paris prendra son nom définitif avec un arrêté du gouverneur Joseph Graëb.
Leçon d’histoire dans la Rue de Paris
Pour les notables importants de l’époque, c’était LA rue où il fallait habiter. Nous trouvons ainsi plusieurs maisons bourgeoises dont l’architecture est conforme au style créole de l’époque. Construites entre le 18ème et le 19ème siècle, elles sont particulièrement bien conservées.
Nombre de ces maisons sont classées au patrimoine de l’UNESCO et appartiennent aujourd’hui aux collectivités locales.
Varangue, guétali, lambrequin, ces éléments typiques de l’architecture créole n’auront bientôt plus de secret pour vous.
La Rue de Paris apparaît ainsi comme un lieu d’exposition ou de présentation de ces trésors.
La varangue est certainement une des caractéristiques principales de ces maisons. Avec une terrasse couverte orientée à l’ouest, protégée du soleil ou de la pluie, c’est un lieu de vie à part entière. Il s’agissait à l’époque du lieu d’accueil des invités, lors de leur première visite. Ils pouvaient par la suite être admis dans la maison, à condition de s’être montré dignes de confiance et dignes du statut de leur hôte.
Les frises sur les gouttières, appelées lambrequins, n’avaient pas qu’un rôle décoratif à l’époque. Les lambrequins servaient en effet à briser les filets d’eau dévalant les toits en pente, lors des fortes pluies. Cela permettait donc d’éviter que l’eau ne coule le long du plafond de la varangue.
Le guétali (traduction française guête-le ou regarde-le) est une autre caractéristique de l’architecture créole. Il s’agit d’une petite construction ressemblant à un kiosque que l’on trouvait autrefois à l’angle des propriétés pour observer les gens passant en contrebas sans être vu depuis la rue. En se promenant à la recherche de vieilles cases créoles, le guétali de la rue de Paris se remarque facilement. Contrairement à d’autres, celui-ci ne comporte pas de murette ni de bois ouvragés servant à voir sans être vu. Seule sa toiture à quatre pans recouverte de bardeaux lui donne un air rustique.
Que voir et que faire dans la Rue de Paris ?
Il s’agit sans nul doute de la plus jolie balade à faire dans le centre de Saint-Denis.
Voici un échantillon des très belles cases créoles que vous pouvez admirer :
Commencez par le n°7, propriété de Marie-Claire Potier, aujourd'hui décédée.
Maison de famille depuis 1925 au jardin magnifiquement entretenu, la demeure est un véritable vestige architectural réunionnais qui disparaîtra bientôt pour laisser place à une résidence.
Poursuivez votre chemin jusqu'au n°15 où se tient, au fond du jardin, une maison couleur vert d'eau, où naquit Léon Dierx en 1838. Classée Monument Historique, elle est aujourd'hui occupée par le service départemental d'Architecture.
Au n°25 se dresse la Villa Repiquet, construite entre 1839 et 1844, qui appartient toujours à la famille du même nom.
Au n°39, découvrez la ravissante case de Henria de Boisvillier et son très joli jardin qu'elle entretient assidûment chaque jour.
Une mine de trésors culturels et touristiques, la ville de Saint-Denis est parsemée de lieux à voir et à revoir.